Intervention d'Annick Girardin - Mercator Océan - Brest, le jeudi 10 février 2022

Mis à jour le 17/02/2022

Discours

Seul le prononcé fait foi.

 

1.      Introduction  par Madame la ministre 

Mesdames et Messieurs les Ministres,

C’est aujourd’hui, - ici à Brest, à l’occasion du One Ocean Summit -, l’aboutissement d’une longue histoire et le début d’une nouvelle aventure pour l’océanographie opérationnelle.

Il y a 20 ans, les scientifiques français ont décidé de mutualiser leurs efforts pour créer une institution nouvelle, en charge de l’océanographie opérationnelle, confiée à Mercator Ocean et à son directeur général, Pierre BAHUREL.

Cette initiative est rejointe en décembre 2017 par plusieurs pays européens en pointe dans cette expertise et ces technologies dont l’Italie avec le Centre d’études Euro-Méditerranéen sur le Changement Climatique (CMCC), l’Espagne avec son agence des ports d’état Puertos del Estado, la Norvège avec son Nansen Center et le Met Office britannique. Le Conseil national de la recherche (CNR) italien les rejoindra peu de temps après.

Il y a 10 ans, l’Union Européenne fait confiance à Mercator Ocean et lui délègue le service Copernicus de l’UE.

Aujourd’hui ce sont plus de 350 000 utilisateurs dans le monde qui bénéficient de ses services. Mercator ouvre la voie d’un océan digital.

Pour la décennie à venir,  celle de la science des océans des Nations Unies, celle d’une gouvernance raisonnée de l’océan, il faut donner à Mercator Ocean un nouvel élan afin de démultiplier ses capacités grâce aux avancées scientifiques et numériques.

Je suis particulièrement heureuse que mon appel pour transformer Mercator Ocean International en organisation internationale ait été entendu par tous les pays qui participent à sa gouvernance actuelle, Italie, Espagne, Norvège, Grande-Bretagne et qu’il soit dès maintenant rejoint par le Portugal à l’occasion du One Ocean Summit.

Je suis aussi heureuse que le Commissaire européen M. SINKEVICIUS et le Secrétaire exécutif de la Commission océanographique intergouvernementale, M. RYABININ aient accepté d’être présents avec nous pour inaugurer cette nouvelle phase dans le développement de Mercator Océan.

Je laisse la parole à ma collègue, Frédérique VIDAL, ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche.

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2.      2ème intervention de la Ministre : Pledge pour la France

Le vaste territoire marin de la France a conduit depuis longtemps ses marins à explorer de nouveaux territoires.

Mais c’est bien une collaboration scientifique et technologique interdisciplinaire qui est à l’origine en France de ce que nous appelons aujourd’hui l’océanographie numérique.

Océanographes, mais aussi météorologues, physiciens, mathématiciens français ont croisé leurs savoirs (et leurs rêves) pour chercher comment prévoir l’océan. Et c’est à Mercator Ocean que le SHOM (Service hydrographique et océanographique de la Marine), Météo France, l’Ifremer (Institut Français de Recherche pour l'Exploitation de la Mer), le CNRS (Centre national de la recherche scientifique) et l’IRD (Institut de recherche pour le développement) ont confié cette mission.

Ce retour dans le passé est utile pour se rappeler la puissance de la collaboration et la portée des coopérations scientifiques.

Il faut aujourd’hui ouvrir plus largement les frontières de cette collaboration et faire en sorte que les pays européens qui le souhaitent travaillent ensemble pour conférer à Mercator Ocean International sa pleine puissance dans le monde et une autorité incontestée, afin que son océan numérique serve leurs propres enjeux nationaux, mais aussi les grandes priorités régionales et globales en matière de gouvernance des océans, d’environnement, de biodiversité, de climat et d’économie bleue durable.

 Aujourd’hui, à l’occasion du One Ocean Summit se forme le premier cercle des états, qui ont rédigé ensemble et vont signer la Déclaration de Brest.  

Par cette déclaration, la France s’engage aux côtés de l’Espagne, l’Italie, la Norvège, le Portugal et le Royaume-Uni, à préparer la transformation de Mercator Ocean en une organisation internationale et à accueillir dès que possible tous les autres pays européens qui le souhaitent.

J’espère qu’un premier pas sera franchi lors de la prochaine Conférence des Océans des Nations Unies à Lisbonne dans quelques mois.