Zones maritimes particulièrement vulnérables en mer Méditerranée nord-ouest

Mis à jour le 30/05/2025

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Le 80e Comité de protection du milieu marin de l'Organisation maritime internationale (OMI) a adopté, le 7 juillet 2023, la création d’une zone maritime particulièrement vulnérable (ZMPV) en mer Méditerranée nord-ouest. Cet instrument de gouvernance, porté conjointement par les gouvernements espagnol, français, italien et par la principauté de Monaco, vise à réduire les risques de collisions entre navires et cétacés.

Qu’est-ce qu’une zone maritime particulièrement vulnérable ?

Une ZMPV est une zone bénéficiant d’une protection internationale spécifique. Cette protection est accordée en raison de l'importance reconnue de ses caractéristiques écologiques, socio-économiques ou scientifiques et de son éventuelle vulnérabilité aux dommages liés au transport maritime international.

La reconnaissance officielle d’une ZMPV passe par une résolution de l’OMI. Elle s’accompagne de la mise en place de mesures adaptées pour limiter les impacts négatifs sur la zone. 

Dans le cas de la mer Méditerranée nord-ouest, la principale vulnérabilité concerne les collisions entre navires et cétacés. 

L’adoption de cette ZMPV conclut un vaste cycle de travaux initié il y a plus de 10 ans. Les premières démarches ont été initiées par des ONG et des autorités locales, puis ont été reprises en 2020 par la France, l'Italie, Monaco et l'Espagne. Ces travaux se sont appuyés sur de nombreuses consultations, tant au niveau national qu’international, notamment avec les parties prenantes et l'OMI.

Pourquoi a-t-on créé cette zone ?

Des études ont montré que les rorquals communs et les cachalots, deux espèces de cétacés identifiées comme vulnérables par l'Union internationale pour la conservation de la nature, sont significativement exposés aux risques de collisions avec les navires dans cette région. Ce risque est dû à l'intensité du trafic maritime et à la concentration de faune marine. Par exemple : 

  • le risque de collision entre un rorqual et un navire est trois fois plus élevé dans cette zone que dans d'autres parties de la Méditerranée ;
  • 9 % des cachalots repérés dans la zone portent des cicatrices de collisions.

Quel est son objectif ?

La ZMPV en mer Méditerranée nord-ouest a pour vocation d’améliorer la protection des cétacés face aux risques de collisions avec les navires dans une zone cruciale pour la biodiversité marine. Elle repose, dans un premier temps, sur la mise en place de mesures de protection volontaires. 

Ces mesures permettront : 

  • une meilleure protection des cétacés ;
  • une amélioration de la sécurité du trafic maritime ;
  • la préservation de la biodiversité et de l’environnement, notamment par la réduction des émissions de gaz à effet de serre et des polluants atmosphériques.

Quelles sont les mesures de protection associées recommandées ?

Les principales mesures recommandées dans le cadre de la ZMPV en mer Méditerranée nord-ouest sont les suivantes :

  • réduction de la vitesse des navires de commerce et yachts de plaisance d'une jauge brute supérieure ou égale à 300 tonneaux, avec une limitation entre 10 et 13 nœuds dans la zone ;
  • respect d’une distance de sécurité appropriée avec les cétacés, lorsqu’ils ont pu être détectés ;
  • communication par ondes métriques ou tout autre moyen approprié de l'emplacement des cétacés observés ou détectés aux navires présents dans la zone, ainsi que transmission des informations aux autorités côtières compétentes en cas de collision ;
  • transmission des données collectées à la Commission baleinière internationale, afin de centraliser et de partager les informations au niveau mondial.

Quel est son périmètre ?

La ZMPV est située au nord de la mer Méditerranée, le long des littoraux français, italiens, monégasques et espagnoles. Elle comprend notamment le couloir des cétacés espagnols et le sanctuaire Pelagos. Elle prend en compte la capacité des cétacés à parcourir de longues distances et leur forte concentration dans cette région.