Hervé Berville salue l'accord historique obtenu à la Commission internationale pour la conservation des thonides de l'Atlantique pour une méthode innovante visant à renforcer la durabilité dans la fixation des quotas de thon rouge

Mis à jour le 21/11/2022

Communiqué de presse

Ce lundi, un accord historique a été entériné par les 52 pays parties contractantes (1) de la Commission internationale pour la conservation des thonidés de l’Atlantique (CICTA).

La CICTA est une organisation intergouvernementale de pêche chargée de la conservation des thonidés et des espèces apparentées de l’océan Atlantique et de ses mers adjacentes. Elle vise à définir au niveau international des mesures de gestion contraignantes fondées sur des avis scientifiques pour plusieurs espèces de poissons dont le thon rouge (thunnus thynnus).

Il y a deux décennies, près de 80% des thons rouges de l’Atlantique et de la Méditerranée étaient menacés. Un plan international de reconstitution avait été alors instauré. Depuis, les populations sont reconstituées et le thon rouge est devenue le symbole du succès des mesures de gestion durable.

Les scientifiques de nombreux pays travaillent depuis plus de 10 ans sur une nouvelle méthode de fixation des possibilités de pêche (totaux admissibles de capture ou TAC).

Au cours de la 23ème réunion extraordinaire de la Commission qui s’est tenue du 14 au 21 novembre à Vale do Lobo au Portugal, la CICTA a adopté une mesure historique définissant une nouvelle "stratégie de capture" ou MSE qui garantit :

  • une probabilité élevée que le thon rouge d’Atlantique et de Méditerranée ne soit pas surpêché ;
  • la fixation pluriannuelle du niveau des captures sur une durée de trois ans ;
  • une variation des captures entre les cycles de gestion de trois ans qui garantisse un niveau élevé de protection de l’espèce.

Même si la France aurait souhaité que les paramètres retenus privilégient une encore plus forte stabilité du TAC, elle a apporté son plein soutien à l’adhésion de l’UE à cette proposition pour permettre un accord historique qui garantira une plus grande visibilité et une plus grande durabilité dans la gestion de la ressource halieutique.

(1) États-Unis, Japon, Afrique du Sud, Ghana, Canada, France (St Pierre et Miquelon) Brésil, Maroc, Corée du Sud, Côte d'Ivoire, Angola, Russie, Gabon, Cap-Vert, Uruguay, Sao Tomé-et-Principe, Venezuela, Guinée équatoriale, République de Guinée, Royaume-Uni (territoires de l'Ouest), Libye, Chine, Union européenne, Tunisie,  Panama, Trinité & Tobago, Namibie, Barbade, Honduras, Algérie, Mexique, Vanuatu, Islande, Turquie, Philippines, Norvège, Nicaragua, Guatemala, Sénégal, Belize, Syrie, Saint-Vincent et les Grenadines, Nigeria, Egypte, Albanie, Sierra Léone, Mauritanie, Curaçao, Liberia, El Salvador, Guinée-Bissau. Pour les pays de l’Union européenne, c'est la Commission au nom de l'UE qui est partie prenante à l'ICCAT

« Dans le contexte multilatéral actuel, un accord aussi large au niveau international fondé sur une expertise scientifique de très haut niveau est une victoire. Cet accord renforce la gestion durable de la ressource d’une espèce aussi emblématique que le thon rouge tant dans sa dimension environnementale qu'économique. Cet accord est un signal très positif dans le contexte de l’initiative européenne que je porte pour avancer plus avant sur la pluriannualité des quotas pour d’autres stocks pêchés dans les eaux européennes. »

Hervé Berville