La décarbonation de la filière maritime
Mis à jour le 19/11/2024
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Face à l’urgence climatique, le secteur maritime, qui représente près de 3% des émissions de gaz à effet de serre au niveau mondial, n’a d’autre choix que d’engager sa transition pour réduire son empreinte environnementale. La décarbonation des activités maritimes constitue un immense défi pour le secteur et plus largement pour l’économie française qui dépend massivement des échanges internationaux. Elle est aussi une opportunité pour la filière à condition qu’elle soit ambitieuse, juste et source de renouveau pour l'industrie.
La feuille de route de décarbonation de la filière maritime
D’après l’Organisation maritime internationale (OMI), le transport maritime représente au niveau mondial près de 3% des émissions de gaz à effet de serre. Compte tenu de son caractère fortement international, il est difficile de donner un chiffre précis sur la contribution nationale du transport maritime aux émissions de gaz à effet de serre. En effet, selon que l’on se rapporte au pays des ports où sortent les navires, au pavillon des navires, ou encore au temps passé dans les eaux territoriales, les chiffres varient grandement.
Moyen de transport efficace d’un point de vue énergétique rapporté aux volumes transportés, le transport maritime n’en est pas moins quasi exclusivement dépendant des énergies fossiles. Il doit aujourd’hui opérer une transition énergétique sans précédent afin de respecter les engagements fixés au niveau international et européen, mais aussi contribuer à l’effort national de décarbonation. Il en va également de la pérennité de l’industrie maritime nationale et de la souveraineté d’approvisionnement de la France.
La feuille de route de décarbonation de la filière maritime répond à l’article 301 de la loi n° 2021-1104 du 22 août 2021 et constitue la feuille de route des acteurs de la filière du maritime pour décarboner leur activité, en lien notamment avec les objectifs réglementaires auxquels ils sont soumis. Comme pour les autres secteurs fortement émetteurs de gaz à effet de serre et concernés par l’article 301, l’approche retenue pour la feuille de route intègre l’ensemble de la chaîne de valeur.
Concrètement, cela implique la prise en compte de l’impact environnemental en gaz à effet de serre de la construction du navire à son démantèlement, en passant par son exploitation, les infrastructures portuaires associées ainsi que les différentes formes d’énergies nécessaires à l’exploitation du navire (approche dite « en cycle de vie »). Pour y parvenir, la filière, sous la coprésidence de la direction générale des affaires maritimes, de la pêche et de l'aquaculture (DGAMPA) et du Cluster maritime français (CMF), propose la mise en place d ’un plan d’actions ambitieux, équilibré et économiquement viable. Car au-delà des enjeux environnementaux, la transition énergétique représente aussi une véritable opportunité de développement économique et de création d’emplois industriels au niveau national. Ce plan d’actions se décline en sept axes principaux et en 34 actions : le développement des briques technologiques et navires zéro émission, la mise en place des mesures d’efficacités opérationnelles et de sobriété sur la flotte en service, la production et la distribution d’énergies décarbonée pour le maritime, la décarbonation des ports et leur transformation en hubs énergétiques, la décarbonation de la phase de production des navires, le renforcement du cadre réglementaire et la déclinaison opérationnelle de la feuille de route.