Le Secrétaire d'Etat chargé de la Mer salue l'opération d'ampleur de lutte contre la pêche illégale menée vendredi 7 juillet au vieux port de Cayenne en Guyane

Mis à jour le 11/07/2023

Communiqué de presse

Dans le cadre du plan de renforcement de la lutte contre la pêche illégale et du pacte tripartite pour la pêche en Guyane présenté par Hervé Berville lors de sa venue en Guyane en mai dernier, les autorités françaises ont mené une opération de contrôle des tapouilles et des pêcheurs le long du canal Leblond à Cayenne. Le Secrétaire d’Etat chargé de la Mer salue le succès de l’opération et s’est entretenu ce lundi avec le Préfet de la région Guyane pour faire le point sur le renforcement des moyens de l’Etat dans la lutte contre la pêche illégale.

Moyens déployés pour l’opération

Une opération de contrôle interministériel a d’abord été menée dans la matinée du vendredi dans le cadre du Comité départemental anti-fraude, sous l'autorité du Procureur de la République. À l'issue de cette opération qui a mobilisé des effectifs de la Police Nationale, de la DGTM (Direction de la mer), de l'inspection du travail et de la Gendarmerie Maritime, le bilan est le suivant :

  • 3 procédures de travail dissimulé ont été relevées ;
  • 2 pêcheurs en situation irrégulière sur le territoire national ont fait l'objet d'une procédure d'éloignement ;
  • 2,5 tonnes de poissons ont été saisies ;
  • Divers matériels saisis (filets de pêche et congélateurs pour l'essentiel) ;
  • 12 embarcations ont été saisies et font l’objet d’une procédure judiciaire.

La deuxième phase de cette opération s'est déroulée en début d'après-midi et a consisté, sous l'autorité du préfet de la région Guyane, à détruire les installations illégales construites dans le prolongement des pontons servant d’accostage aux navires. Les 4 constructions sans droits ni titres ont été détruites. Pour celles restantes, un examen approfondi de leur situation au regard des autorisations délivrées est en cours, en vue soit de leur pérennisation, soit de leur destruction ultérieure.

Pacte tripartite pour la pêche en Guyane

Cette opération s’inscrit dans la dynamique lancée avec le Président de la Collectivité de Guyane, les pêcheurs et Hervé Berville lors de son déplacement en Guyane en mai dernier sur la base de trois convictions pour l’avenir de la pêche guyanaise :

  1. La pêche en Guyane doit répondre à l’enjeu de souveraineté alimentaire pour le territoire, et aussi d’indépendance économique. C’est donc une filière moderne française et guyanaise qui doit trouver à se développer pour répondre au besoin des guyanais ;
  2. Les leviers d’action structurels ont été identifiés : des marins qualifiés et formés en Guyane, des navires sûrs et efficaces, qui iront pêcher plus au large dans une logique de diversification et des infrastructures notamment portuaires qui soutiendront cette dynamique. Ce besoin c’est entre Guyanais qu’il doit être défini et l’État viendra accompagner, en soutien ;
  3. Pour que la filière soit viable, il faut aussi des actions de soutien d’urgence pour les pêcheurs et pour les usiniers qui subissent la baisse des approvisionnements et de la ressource, le manque de marins disponibles et la pêche illégale.

La réappropriation de l’espace maritime guyanais passe par une lutte contre la pêche illégale non déclarée et non règlementée (INN) dans les eaux françaises au large de la Guyane, mais aussi à terre. Cette opération a donc été l’occasion de rappeler aux consommateurs guyanais que l'achat de produits de la pêche en dehors des filières légales et contrôlées pouvait s'avérer dangereux pour la santé.

Au-delà de cette opération, le pacte tripartite pour la pêche en Guyane, qui lie le Comité régional des pêches, la Collectivité territoriale et l’Etat se poursuit :

  • L’Etat continue le travail avec la Commission européenne afin que cette dernière valide au plus vite le dispositif permettant le renouvellement de la flotte d’outre-mer. Dans cette attente, des fonds privés sont d’ores et déjà mobilisables auprès de la Banque publique d’Investissement Bpifrance ;
  • Le gouvernement porte également auprès de la Commission l’instauration de mesures miroirs sur l’importation de crevettes au sein de l’UE qui ne respecteraient pas les standards sociaux et environnementaux européens ;
  • Une convention entre le Centre National des Etudes Spatiales et le secrétariat d’Etat chargé de la Mer a été signée pour accroître la surveillance satellitaire de l’espace maritime au large de la Guyane ;
  • Une cellule de crise a été réunie en juin. Elle s’appuie sur le Comité départemental d’examen des problèmes de financement des entreprises (audits, prêts), la commission départementale des chefs des services financiers (échelonnement des dettes fiscales et sociales), le médiateur du crédit, le recours à l’activité partielle et aux « aides carburant ». Elle mobilise tous les outils existants pour aider les entreprises de la filière pêche en Guyane, notamment de la transformation, à traverser leurs difficultés de trésorerie actuelles.