Le Secrétariat d'Etat chargé de la Mer déploie un drône renifleur aux abords des ports de Marseille afin de contrôler les émissions atmosphériques des navires

Mis à jour le 03/02/2023

Communiqué de presse

Les autorités françaises ont demandé au service surveillance par aéronef télépiloté de l’Agence Européenne pour la Sécurité Maritime (AESM) d’appuyer la surveillance des émissions des navires de passagers et des navires de charge à destination des ports de Marseille (Port de Marseille, port de Fos).

Le drone mesurera les émissions de soufre des navires afin de vérifier le respect de la règlementation encadrant la teneur en soufre des carburants marins. Ces règles prévoient que le taux de soufre doit être inférieur à 0.1% à quai et à 0.5% en navigation. Ces exigences seront renforcées en Méditerranée en 2025 avec l’entrée en vigueur de la zone de contrôle des émissions "SECA MED". La création de cette zone entraînera l’obligation pour tous les navires d’utiliser un combustible dont la teneur en soufre ne dépasse pas les 0,1% en masse, soit un fuel 5 fois moins polluant que la norme internationale dans les zones hors SECA.

C’est la première fois qu’une telle capacité de contrôle est déployée sur l’ensemble des bassins du Grand Port Maritime de Marseille (GPMM). 2022. L’expérimentation « MARSOX » se déroulera jusqu’au 23 décembre 2022. Les inspecteurs de la Direction Interrégionale de la Mer Méditerranée (DIRM MED) en charge des contrôles à quai, seront directement impliqués dans le ciblage des navires en relation étroite avec les pilotes du drone. Les mesures sont effectuées au sein d’un espace aérien réservé à cet effet et couvrant les approches portuaires de Marseille et de Port-de-Bouc, les zones de mouillages ainsi que les postes à quai.

Le drone se positionne dans le panache des gaz d'échappement des navires et analyse grâce à des capteurs électrochimiques la teneur en soufre. La teneur en soufre du carburant utilisé ainsi que les enregistrements vidéo, et la trajectoire de vol sont transférés en temps quasi réel au centre de données des aéronefs télépilotées de l’AESM. 

Le centre de données est interfacé à l’application THETIS-EU, une base de données européenne qui centralise l’ensemble des inspections soufre réalisés par les inspecteurs en charge du contrôle par l’Etat du port. En cas d’une non-conformité détecté par le drone, un contrôle peut être déclenché une fois le navire à quai. 

Le fournisseur de services sélectionné par l’AESM pour ce déploiement est le consortium grecque ALTUS LSA.

L’aéronef est un ATLAS 4 de plus de 15kgs à décollage vertical, d’une portée de plusieurs milles il est doté de différents équipements dont des caméras optique et thermique et des capteurs pour la mesure des émissions. Son format lui permet d’être mobilisable dans des délais courts au départ de différents sites.

Il pourra également être mis à contribution comme moyen d’opportunité dans un cadre multi missions (recherche et sauvetage en mer, contrôle des pêches, suivi du trafic maritime, surveillance des pollutions marines).

Les services d’aéronefs télépilotés de l’AESM ont été développés sur fonds européens pour aider aux opérations de surveillance maritime des autorités nationales et européennes impliquées dans les fonctions de garde-côtes. 

Utilisé comme un outil complémentaire dans la chaîne de surveillance globale qui comprend l'imagerie satellite, les informations de positionnement des navires et la surveillance par les aéronefs et navires de patrouille maritime, il permet d’augmenter la connaissance de la situation maritime avec des sources de données supplémentaires. 



Pour plus d’information sur l’AESM, voir la section drone sur le site de l’AESM : https://www.emsa.europa.eu/

Pour plus d’information sur les zones de vol : https://www.sia.aviation-civile.gouv.fr/