Mercator Ocean International, une nouvelle organisation intergouvernementale pour construire le jumeau numérique de l’océan
Mis à jour le 28/03/2025
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Protection de la biodiversité, lutte contre le changement climatique et la pollution plastique… Lors du One Ocean Summit qui s’est tenu à Brest en février 2022, la communauté internationale s’est engagée à mettre l’océan au cœur de l’agenda politique international. La connaissance est le fer de lance de ces engagements. Pour les appuyer, la France et cinq autres États européens ont signé la Déclaration de Brest qui initialise la transformation de Mercator Ocean International en organisation intergouvernementale. L’objectif ? Renforcer la gouvernance de cette organisation pour qu’elle travaille à la création du « jumeau numérique de l’océan ». Explications.

Jérôme Couroucé / Terra
La révolution numérique, une opportunité pour mieux comprendre les écosystèmes
Source de vie et lien entre les peuples, l’océan est au cœur des enjeux environnementaux, climatiques, économiques et sociétaux. Mieux le connaître et mieux le comprendre sont des étapes essentielles à une meilleure protection de ses écosystèmes.
La révolution numérique présente aujourd’hui une occasion sans précédent de construire un modèle intégré de l’océan, couvrant physique, chimie, vie marine et activités humaines. Ce « jumeau numérique » servira à créer des modèles de futurs possibles pour l’océan, pour mieux le protéger, pour permettre à l’économie de la mer de se développer dans le respect de l’environnement et ainsi à éclairer les décisions des acteurs.
De ce fait, le « jumeau numérique de l’océan » est une opportunité pour la communauté internationale de disposer d’un outil unique de gouvernance des problématiques liées à l’océan.
Une organisation intergouvernementale pour une gouvernance renforcée des océans
La création du « jumeau numérique de l’océan » a été pensée par la Commission européenne dans le cadre de la mission Restore our ocean and waters by 2030.
L’opérateur Mercator Ocean International, basé à Toulouse, participe à la coordination de ce projet. Créé il y a 30 ans pour développer une capacité de surveillance et de prévision de l’océan, l’organisme est aujourd’hui le chef de file de l’océanographie numérique opérationnelle en Europe, fédérant les nombreux organismes qui contribuent au service marin du programme européen, Copernicus. Cinq pays sont représentés dans sa gouvernance : la France, l’Italie, l’Espagne, la Norvège et le Royaume-Uni.
Ces États, rejoints par le Portugal, ont adopté, à l’occasion du One Ocean Summit, la déclaration de Brest qui engage la transformation de Mercator Ocean International en organisation intergouvernementale, chargée de créer ce premier océan numérique.
Le changement de statut de l’organisation a vocation à soutenir deux objectifs :
- doter la communauté internationale d’une gouvernance renforcée des océans grâce à une institution spécialisée dans l’océanographie opérationnelle ;
- consolider les compétences acquises dans ce domaine.
Cette initiative est désormais ouverte à 31 États (les 27 États membres de l'UE, ainsi que l'Islande, Monaco, la Norvège et le Royaume-Uni). La troisième Conférence des Nations unies sur l'Océan (UNOC-3), qui se tiendra du 9 au 13 juin 2025 à Nice, devrait marquer l'ouverture officielle à la signature de la Convention établissant la future organisation intergouvernementale dédiée à l’Océan numérique. Cette étape clé lancera le processus formel d'adhésion des États membres à cette nouvelle structure.