Un drone renifleur déployé dans le détroit du Pas-de-Calais pour contrôler les émissions des navires

Mis à jour le 19/11/2020

Communiqué de presse

Pour améliorer les contrôles des émissions polluantes des navires qui naviguent dans les eaux françaises, le ministère de la Mer va déployer à titre expérimental un drone renifleur dans le détroit du Pas-de-Calais, région la plus fréquentée au monde par les navires. Ce drone est mis à la disposition de la France par l'Union européenne, via un partenariat avec l'Agence européenne pour la sécurité maritime (AESM).

Après un premier vol d'essai réussi du drone le 22 septembre, son déploiement interviendra le 23 septembre pour une durée de trois mois, depuis le centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage (CROSS) de Gris-Nez. Le CROSS fera ainsi office de base logistique et veillera à la mise en œuvre de l'opération.

L'engin volera au-dessus de la voie montante du dispositif de séparation de trafic du Pas-de- Calais. Cette région bénéficie d'un régime de protection renforcée en matière de lutte contre la pollution de l'air. Les navires qui circulent dans la zone doivent en effet utiliser des carburants dont la teneur en soufre ne doit pas dépasser 0,1 %. Cette teneur est fixée à 0,5 % dans le reste du monde. Pour veiller au respect de cette réglementation, des contrôles sont effectués dans les ports français par les inspecteurs de sécurité des navires.

Une méthode innovante pour mieux cibler les contrôles

L'utilisation d'un drone renifleur est une méthode innovante de ciblage des contrôles : il permettra de mesurer le taux de soufre dans le panache d'émission du navire. Cette mesure n'est pas suffisante pour confirmer une infraction, elle sera complétée par un prélèvement du carburant du navire suspecté dans le cadre d'un contrôle mené à quai.

Ce dispositif vient ainsi compléter l'arsenal de surveillance déjà mis en place par la France, qui repose en particulier sur l'imagerie satellite, les informations de positionnement des navires et la surveillance par les aéronefs et les navires de patrouille maritime.

Concrètement, comment ça marche ?

Grâce à des capteurs électrochimiques, le drone, qui pèse plus de 150 kg, pourra analyser la teneur en soufre du combustible brûlé lorsqu'il traversera le panache des gaz d'échappement des cheminées des navires.L'ensemble des informations captées (teneur en soufre, images, trajectoire du vol et mesures) seront transférées en temps quasi réel et stockées dans le centre de données du drone de l'AESM.

Un partenariat européen

Ce centre de données est relié à une base de données européenne que consultent les inspecteurs de sécurité chargés de contrôler les navires. Si l'analyse réalisée par le drone montre une anomalie, un contrôle pourra être déclenché lors de la prochaine escale du navire. Les Etats membres de l'Union européenne seront informés pour faciliter ces contrôles. Centre national de référence pour la surveillance des pollutions marines, le CROSS Jobourg veillera à la bonne articulation entre la mise en œuvre opérationnelle du drone et le traitement des signalements aux ports de destination.

A noter que le drone pourra aussi contribuer aux opérations de recherche et de sauvetage en mer coordonnées par le CROSS.

 

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