Les phares français et le balisage maritime
Mis à jour le 23/10/2023
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Les phares sont des outils de signalisation maritime qui suscitent un fort attrait tant par leur valeur patrimoniale que par l’imaginaire qu’ils véhiculent au travers des péripéties de leur construction et de la vie insolite des anciens gardiens. D’une moyenne d’âge de 155 ans, ils restent partie intégrante d’un parc d’aides à la navigation dédié à la sécurité maritime, doté de plus de 6 000 objets (bouées, tourelles, espars, etc.) à la charge de l’État
Un héritage technique et historique
Alors que près de 90% du trafic mondial est effectué par voie maritime, la France possède plus de 10 000 km de côtes le long desquelles naviguent 3 500 pêcheurs français et 4 millions de plaisanciers. Ses zones maritimes sont également exploitées pour le passage de deux tiers des navires de commerce en circulation dans le monde qui empruntent le détroit du Pas-de-Calais. En tant qu’État côtier, la France a donc une responsabilité pour assurer la sécurité de la navigation et la protection d’un environnement naturel exceptionnel par sa richesse et sa variété.
Avec 220 phares, maisons-feux et feux remarquables répartis sur ses côtes, la France assiste les navigants en leur signalant les dangers pour les aider à se positionner en mer jour et nuit. Leur fonction est donc essentielle pour prévenir les naufrages, et ainsi, protéger les littoraux et l’environnement marin. Situés sur les côtes, en mer ou à l’entrée d’un port, les phares ne suffisent pas à assurer la sécurité de la navigation. C’est pourquoi ils sont complétés par des aides – balises, tourelles, amers, espars, bouées – qui orientent la circulation maritime à l’écart des dangers et identifient les routes les plus importantes par des chenaux.
Avec l’avènement de nouvelles technologies, les objets de signalisation maritime s’adaptent en permanence. Les phares ont ainsi été mis à contribution pour déployer tous types d’innovations : moyens radios des CROSS, télécontrôle des aides à la navigation, supports de systèmes variés d’acquisitions de données. En outre, des bouées radioélectriques ont été déployées pour permettre d’identifier, directement sur les radars, les obstacles à la navigation. À l’avenir, de nouvelles formes d’aides à la navigation devraient continuer à voir le jour, notamment par le biais du balisage virtuel ou de la dématérialisation de l’information nautique. Aujourd’hui, la France compte quatre balises virtuelles qui servent principalement à marquer l’entrée dans les systèmes de trafic maritime de la Manche et de la Corse.
Tous ces ouvrages nécessitent une maintenance régulière relevant de la responsabilité des services des phares et balises dans les directions interrégionales de la mer et dans les directions de la mer en outre-mer. Elles bénéficient du concours de l’Armement des phares et balises (APB) qui assure l’armement et la gestion technique de la flotte des 30 navires baliseurs. Ces navires de travaux disposent de grues, potences et vastes plans de travail pour lever les bouées ou intervenir sur les aides à la navigation en mer.
Les phares et les objets de signalisation maritime forment un patrimoine unique permettant de reconstituer l’histoire et la culture maritime française. Le phare de Cordouan, qui éclaire l’estuaire de la Gironde depuis 1611, est justement classé au patrimoine mondial de l’UNESCO. Conscients de ces trésors, le ministère de la Culture et la direction générale des affaires maritimes, de la pêche et de l’aquaculture, conduisent une politique de valorisation de notre héritage maritime. Le Musée des phares et balises, situé sur l’île d’Ouessant, fait partie de l’une des structures veillant activement à sa préservation.